"Interpréter n'est pas seulement traduire d'un langage à un autre langage, ni non plus fixer le sens d'une parole en signification thématisée. C'est permettre que le sens se meuve et circule sous les expressions diverses et multiples qu'emprunte le langage pour lui donner corps et vie." Marc-Alain Ouaknin. Concerto pour quatre consonnes sans voyelles. Pages 207-3§, PAYOT 2003

jeudi 27 septembre 2007

LE MONDE EN VERLAN

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"Le pauvre a droit à la compassion de ses semblables, même lorsqu'il abandonnerait la crainte de l'Eternel."
La Bible ____________________

A ce stade crucial de l’évolution de l'humanité, avec tous les progrès scientifiques, techniques et informatiques réalisés, bref en ce siècle de lumière où nous arrivons à pénétrer jusqu'au coeur de l'atome, tous les hommes devaient planer normalement sur un nuage de bonheur interplanétaire.

Mais il y a la pauvreté et le chômage, deux fléaux bien réels parmi tant d’autres encore plus dramatiques mais latents, qui frappent de plein fouet toutes les nations du monde, les peuples des pays les plus riches comme ceux des plus pauvres, empêchant ainsi les humains de jouir des fruits de leurs connaissances et expériences nouvelles.

Nous nous retrouvons dans un monde où les pauvres deviennent encore plus pauvres et les plus riches deviennent encore plus riches: de sorte que certains sont éclairés la nuit par l’électricité pendant que d’autres se crèvent encore les yeux avec la fumée qui s’échappe de leurs lampes à pétrole.
Et les gouvernements des pays les plus riches n’ont même pas honte de pavaner comme des rois devant ces pauvres peuples dont ils dépouillent les richesses et tuent les enfants. Ils les laissent crouler sous le poids des charges économiques colossales qui génèrent des dettes indues qu'ils leur imposent. Une nouvelle forme de colonialisme sous les lois de l'économie du marché. Ils les laissent tomber sous toutes sortes de maladies sans remèdes et dans l’indifférence universelle.

Hier, nous pouvions encore parler des pays en voie de développement en désignant ces pays. Aujourd'hui, l'avenir de ces pays pauvres étant incertain, leurs horizons nuageux et sombres, ce terme "pays en voie de développement" devient un non sens, un mensonge, une ironie sombre et malvenue. Elle est où cette "voie" de développement? Elles sont où ces solutions que proposent les Nations unies pour faire sortir les pays pauvres de la situation dramatique où ils se trouvent?
Les gouvernements des pays pauvres qui se laissent, hélas! soudoyer par les pays riches avec une poignée de dollars dans leur comptes personnels à l'étranger et une protection de leur pouvoir, dorment-ils quand les pays riches sont en train de dépouiller tous leurs sous-sol, de ruiner leur pays et l'avenir de leurs peuples? Les traîtres!
Now, i's not the time to sleep. Let's get up!

Vu l'étendu les désastres que les pays occidentaux sèment au passage dans les pays pauvres, le chaos, les guerres, le chômage, la pauvreté, la faim et les maladies diverses, nous savons qu'aucun gouvernement du monde ne mettra la main dans sa poche pour aider ces pays à enrayer ces fléaux. Même s'il en avait le pouvoir, il ne voudra pas le faire pour le bien de son peuple.
C'est à nous, peuples des pays pauvres de réagir ? C'est à nous de faire en sorte que les pays occidentaux, les anciens colons, soient obligés de réparer les dégâts qu'ils ont commis et qu'ils sont entrain de commettre dans le monde.
D'autre part, ces même gouvernements ne comprennent pas que c'est justement cet état des choses, c'est à dire la pauvreté, la misère, les maladies qui poussent les peuples des nations sous équipées, à émigrer vers les pays plus riches où la qualité de vie est idéale, si pas meilleure. C'est pour leur survie.

Lorsque l’on sait que les peuples de ces nations pauvres ne bénéficient que peu des fruits de cette criante et rapide évolution qui fait la fierté des pays occidentaux et des grandes puissances, nous pouvons aisément comprendre qu’il leur manque parfois le strict minimum pour vivre. Leur espérance de vie diminuant au jour le jour. Et à vue d'oeil!
Ils sont obligés par instinct de survie de fuir leurs pays, d’aller où les conditions d’existence sont celles dont tous les hommes rêvent.
Ils sont obligés d’émigrer soit pour eux–mêmes, soit pour trouver de quoi nourrir leurs familles et donner un sens à la vie de leurs enfants, soit pour avoir le moyen de se former, d’étudier afin de prendre eux aussi une part active dans le processus de l’évolution de l’univers.

L’immigration, qui paraît être un problème alarmant, un danger, un grave péril pour les gouvernements occidentaux dans certains esprits extrêmement nationalistes qui frisent la folie hitlérienne raciste, n’est pourtant pas un fait nouveau dans l’histoire des hommes.

En effet, dans les âges obscurs de l’humanité, si l’on en croit nos historiens, lorsque leurs territoires d’origines n’étaient plus giboyeux ou qu’ils étaient frappés par la sécheresse, nos ancêtres émigraient vers des terres plus fertiles où ils pouvaient trouver la nourriture à foison pour la survie leurs familles. Et lorsqu’ils trouvaient un territoire fertile et qu'il y avait d’autres peuples avant leur arrivée, soit ils se mettaient d’accord pour vivre ensemble, soit ils se battaient et les vainqueurs chassaient les vaincus pour occuper seuls les lieux.

En ce temps de lumière, l’homme doté d’intelligence, me disais-je, est suffisamment éclairé de connaissance, pour ne pas revenir à ce comportement barbare.
Certes. Mais j’ai constaté que dans certains pays occidentaux, les hommes d’aujourd’hui sont encore plus barbares, plus rusés, plus machiavéliques que ceux des âges passés. Parce que ceux-là n’avaient pas les connaissances que nous avons aujourd’hui, ils ne connaissaient pas l’homme comme nous le connaissons aujourd’hui.

Et, la situation politique, économique et sociale ne s’améliorant pas dans leur pays d’origine, les peuples pauvres, émigrent vers l'eldorado occidental. Europe, Asie, Amérique. Tout endroit où il peut trouver de quoi nourrir sa progéniture.
Mais comme ils ne peuvent entrer librement dans les pays occidentaux, puisque n'ayant pas d'argent pour y aller légalement, ils risquent leur vie en bravant les océans, les mers, les airs pour y arriver. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour entrer en forçant les portes des pays riches au péril de leur vie.

Tout est bon, pourvu qu'on y arrive.
Les pays riches qui avaient mis en place pour leur peuple des systèmes sociaux humains, se voient ainsi submergés des étrangers.
Les gouvernements sont obligés de demander aux entreprises et à la minorité qui travaille, de payer plus de taxe et d’impôts afin de les aider à nourrir tous ces peuples désoeuvrés, pauvres et affamés.
En effet, il n’y a plus qu’une petite minorité qui travaille parce que, la compétitivité dans le marché international faisant, les entreprises ont remplacé la main d’œuvre humaine par des machines, des robots, des ordinateurs pour être performant et augmenter leurs capitaux en payant moins de frais du personnel. C’est un énorme manque à gagner pour l’État.

Et cela ne suffit pas. Les entreprises ont trouvé un moyen encore plus juteux de gagner de l’argent. Ils délocalisent. Ce qui fait encore un gros manque à gagner pour l'Etat.
La main d’œuvre qualifiée ou pas est en effet moins onéreuse dans certains coins du globe justement dans les pays pauvres, de là même d’où viennent les mêmes pauvres personnes qui demandent l’asile en occident fuyant la pauvreté.

Et, comme les entreprises qui délocalisent ne respectent pas le système de rémunération internationale, mais le système en place injuste, cette main d’oeuvre leur coûte même moins chère que d’investir dans certaines machines ou programmes informatiques.
Ils vont s'y implanter pour ne plus payer des taxes aussi élevées dans leurs pays à système social développé.

Avant c’étaient les peuples pauvres qui émigraient vers les pays riches. Les entreprises occidentales exploitaient les matières premières de ces pays pour des prix dérisoires, les ramenaient chez eux, les travaillaient et à la fin leur revendaient les produits finis au prix fort, comparés au prix d’achat des matières premières.
Ce qui ruinait au jour le jour les économies de ces pays qui n’avaient plus d’autres solutions que celle de s’endetter pour s’équiper.

Maintenant ce sont encore les pays développés sous une forme néocolonialiste par le biais de leurs entreprises délocalisantes qui émigrent vers les pays pauvres pour exploiter cette main d'oeuvre moins chère et encore affamer ces pauvres populaces qui ne demandent qu’un rééquilibrage, qu'une uniformisation des systèmes, de rémunération, de justice et de droit.
Ainsi le chômage battant son plein de façon générale, le chômage mondial si je puis dire, les pays occidentaux se retrouvent encore avec plus des chômeurs sous les bras.
Ils ont fermés hermétiquement leurs frontières de façon à ce que les pauvres qui fuient leur pays ne puissent pas y entrer. Ils pensent ainsi endiguer l’immigration. Mais l'immigration, c'est justement ce dont les pays occidentaux ont besoin pour remettre en équilibre les forces dans un monde vacillant où la paix est une richesse précaire.
Plus l'occident, je veux dire, l'Europe, ouvrira ses portes aux étrangers, leur offrant un accueil humain et digne, plus les US se trouvera dans une force de faiblesse et sera forcé à négocier en cas de conflit au lieu de trôner seul sur les mondes...

Après, s'ils comprennent bien les enjeux de cette chose, ils ne les accuseront plus de manger leurs pains et de ruiner leurs économies.
Si hier tous les États du monde entier s'étaient unis comme un seul homme pour combattre Hitler, je crains que cette fois qu'ils soient encore obligés de le faire pour contrecarrer les projets fous des Etats Unis d'Amérique. Le monde en verlan.

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