"Interpréter n'est pas seulement traduire d'un langage à un autre langage, ni non plus fixer le sens d'une parole en signification thématisée. C'est permettre que le sens se meuve et circule sous les expressions diverses et multiples qu'emprunte le langage pour lui donner corps et vie." Marc-Alain Ouaknin. Concerto pour quatre consonnes sans voyelles. Pages 207-3§, PAYOT 2003

dimanche 4 mai 2008

LES HOMMES DE L'OMBRE VII

CHAPITRE SEPT

du feu sur la paille...

Un enfant qui aime ses pauvres parents, travaillera durement à l’école si ses parents lui disent que c’est la seule solution pour les sortir de la misère. Il fera n’importe quoi dans la mesure du respect de l’autre, si ses parents lui ont appris le respect de l’autre, pour les aider.

Pensez-vous que tous ces enfants qui commettent des conneries dans la rue et dans la cité? n’aiment pas leurs parents? Pensez-vous qu’ils n’aiment pas les autres ?

Je suis sûr qu’ils les aiment. Je pense aussi que leurs parents leur ont enseigné que le chemin de l’école était la voie de la réussite.

Mais dans la vie réelle, le système qui régit nos états, leur a démontré qu’au bout du compte, les parents étaient à côté de la plaque, qu’ils étaient de la vieille génération et que les choses ont changé aujourd’hui.

En effet, tout a changé. Partout. Ce qui avait de la valeur hier, est devenu aujourd’hui vil. Ce qui était nul hier, a aujourd’hui plus de valeur. Mês les banalités d'hier ont pris une telle importance que l'on se demande si les humains ont perdu la raison.

Les choses, l'argent par exemple, ont plus de valeur que l’être humain même, quoiqu’on en dise. L’homme est toujours sous le joug de l’argent, de la débauche et du libertinage.

Ce n’est plus seulement les parents et l’école qui doivent être à la charge de l’éducation des enfants. Tous les médias et les hommes politiques portent eux aussi un lourd fardeau dans l’échec de l’éducation des enfants au sujet de l’amour pour en faire des vrais hommes. Car les premières personnes qui doivent donner l’exemple d’amour, en dehors de l’école et du cercle familial, ce sont les médias et nos leaders politiques.

Mais que ne voint-on pas comme obscénités come atrocités dans les journaux, sur les affiches etc..? Que des scènes sapant le moral des lecteurs et des passants...

Je me demande ce que j’aurais fait si mes parents n’étaient pas pauvres. Entêté et bagarreur, comme j’étais, je crois que j’aurais fini militaire ou prisonnier pour des agressions physiques à répétition contre mes semblables.

Aujourd’hui, lorsque mes amis me croisent dans les rues de Paris, ils ne me reconnaissent plus. Même mon cousin Stéphane. Tiens ! Il avait grandi avec moi dans ma tendre enfance, il était incapable de me reconnaître à un mètre après six ans.

Ou peut-être pas. J’allais emprunter un chemin tout autre, guidé par mon instinct, pour enfiler la robe ecclésiale. Mais un oncle et une sœur s’étaient interposés entre moi et l’Eglise catholique, m’empêchant par le fait même de passer voir Dieu en personne. Ha! ha! ha! ha!

Ne vous fiez pas à votre instinct, frères humains. Car l’homme n’est pas un animal. Réfléchissez avant d’agir. Et même lorsque vous avez déjà fauté, il n’est jamais trop tard pour revenir en arrière. Après mûres réflexions, poursuivez votre chemin si vous n’avez rien à vous reprocher. Si non, faites demi-tour pour refaire les choses comme elles se doivent d’être faites.

Non. La pauvreté de mes parents ne m’avait pas handicapé. Au contraire, leur situation, en croyant ce que disait ma mère, m’avait redonné encore plus du courage pour aller à l’école, pour étudier sérieusement en vue de devenir quelqu’un. Et c’était cela que j’avais en tête.

Suis-je arrivé à m’accomplir ? Est-ce que je suis devenu quelqu’un ? C’est à l’histoire de le dire. Du moins au moment où je délire avec mes pensées, je vis avec une conscience quiète.

Les médias de l'époque n’étaient pas aussi développés qe ceux d'aujourd’hui. Mais nous avions des modèles des hommes politiques, des vrais patriotes, qui militaient pour le bien de la nation tout entière sans distinction de tribu, de clan, sans distinction de province. A l'école, nous avions des cours d'éducation civiques qui nous apprenanit ce que c'est qu'un patriostisme sain qui milite pour le bien sde sa nation, qui apprenant le respect des lois, le respect de la liberté des autres.

Les étrangers étaient respectés pour ce qu’ils étaient. Il y avait beaucoup de Sénégalais à Kinshasa dans le quartier qu’on nomme jusqu’à ce jour quartier des « Mama-popos » à la commune de Lingwala.

D’ailleurs nos enfants chantent encore leurs noms de ces patriotes africains, bien que beaucoup d’entre eux leur soient inconnus : Patrice Emery Lumumba, Léopold Sédar Senghor, Aimé césaire, N’kwame Krumah, Gamal Abdel Nasser, Nelson Mandela, Thomas Sankara, Tombalbaye, pour ne citer que ceux-là.

Car nous avions nos modèles des héros, non pas fictifs comme tous ceux que les médias nous balancent à la télé, mais des héros réels, ceux que nous pouvions toucher, ceux dont nous entendions les voix vibrer sur les ondes soulevant des foules pour la libération de l’Afrique.

Charles De Gaule aussi est un grand héros de la libération de la France. La première fois où j’avais entendu sa voix clamer la libération de la France, c’était à l’occasion de la commémoration du débarquement de la Normandie.

J’ai eu des frissons.

La voix de monsieur De Gaule était une voix qui pouvait soulever des foules des patriotes pour combattre l’ennemi. Je comprenais pourquoi les colonies françaises, qui avaient besoin d’un tel leader pour leur libération, eussent répondu « oui » massivement à l’appel de cet homme pour combattre les Allemands aux côtés des alliés, espérant qu’il allait ensuite «les comprendre»3 et les libérer, en proclamant pacifiquement l’indépendance de l’Algérie et de beaucoup d’autres pays africains.

Mais, comme je disais plus haut, les occidentaux ne défendant que leurs intérêts économiques, toutes les colonies qui avaient essayé de se libérer du joug colonialiste occidental, avaient été abandonnées à elles-mêmes. A ce sujet, nous savons comment monsieur De Gaulle avait compris les algériens, nous savons combien il leur a coûté de se libérer du joug gaulliste.

Je me demande ce que sont devenus les restes de ceux qui, par amour de la race humaine, ont combattu pour le respect des droits des hommes et de leurs vies, pour l’instauration de la paix sur la terre des hommes, pour le respect de la liberté des peuples, après avoir perdu leurs vestes dans ce décor édénique.

La majorité des descendants descendants des algériens, tes tirailleurs sénégalais et des autres peuples des colonies qui avaient combattus pour France, errent en France et dans les pays développés, sans droit d’asile, sans papiers, sans travail et sans ressources, sans même de quoi se loger.

La civilisation occidentale, qui se dit le modèle de civilisation à l'échelle universelle, ne leur reconnaît même pas la citoyenneté française. Hélas !

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