"Interpréter n'est pas seulement traduire d'un langage à un autre langage, ni non plus fixer le sens d'une parole en signification thématisée. C'est permettre que le sens se meuve et circule sous les expressions diverses et multiples qu'emprunte le langage pour lui donner corps et vie." Marc-Alain Ouaknin. Concerto pour quatre consonnes sans voyelles. Pages 207-3§, PAYOT 2003

vendredi 2 mai 2008

ETRE JEUNE.

Etre jeune, c’est dans la tête, pas dans le corps.

Réflexion.

Vous avez dit Jeunesse ?

Le petit Larousse définit la jeunesse comme une période de l'existence humaine comprise entre l'enfance et l'âge mûr. Selon cette définition, il n'est donc pas facile de dire exactement quand elle commence et quand elle finit. La période de l'adolescence n'étant qu'une prise de conscience, la jeunesse dépend plus d'un état d'esprit psychologique et mental de l'individu, de la façon dont il conçoit les choses de l'existence, conception selon laquelle il bâtit sa vie et se construit ou se détruit – c'est selon – chaque heure, chaque jour de son existence.

Il y a des personnes jeunes qui peuvent avoir un esprit étriqué, coincé, retro et défaitiste comme des vieilles vies décadentes qui, n'ayant plus d'espoir, se laissent aller, vivant les derniers jours de leur existence sans réagir.

Il y a aussi des personnes âgées qui sont un modèle de joie, de paix, de bonheur immatériel, d'espérance, qui regardent l'avenir avec quiétude malgré le catastrophisme avéré de l'ambiante météo économique du futur. Des tels esprits forcent le respect. Ce sont des êtres phénomènes qui ont la sagesse de vivre dans le coeur et l'éternité dans l'âme qui vivent comme si elles avaient toute la vie devant elles.

C'est cet état d'esprit psychologique qui fait que certaines personnes demeurent apparemment très jeunes malgré leur âge avancé, et d'autres par contre trop vieilles malgré leurs petits âges. C'est cela qui fait aussi qu’un jeune puisse vivre mieux sa jeunesse et s'épanouir noblement en gardant sa fraîcheur de cœur et d’esprit.

Jeunesse physique, jeunesse mentale. JPM.

Ainsi, nous pourrions dire que la jeunesse qui est apparente physiquement n'en est rien si elle n'est pas accompagnée d'une jeunesse d'esprit, psychique et mentale. C'est en effet dans le mental que l'être puise toute sa force pour s'épanouir, c'est dans l'esprit que l'on puise la force et même l'idéal pour sa réalisation individuelle. Il est donc impératif que l'être qui se dit jeune ou qui veut être jeune puisse changer radicalement sa façon de concevoir l'existence, la vie. Il faut qu'il puisse briser les chaînes du défaitisme, des a priori et vivre chaque jour, non pas comme si c'était le dernier[1] – conception contradictoire à un esprit jeune et plein d'espérance -, mais comme si c'était l'ouverture, le commencement d'une éternité.

Que chaque jour qui voit se lever le soleil soit une occasion de bien faire, de mieux faire, de persévérer pour l'accroissement de ses acquis, de refaire ce qui avait été mal fait, de se corriger et de se donner à soi-même et aux autres une nouvelle chance pour réussir puisque, par le simple fait de revoir le soleil le lendemain, le destin redonne à tout être une nouvelle chance de se réaliser, de se chercher et de se retrouver afin de mieux se connaître et de connaître les autres avec l'espoir de trouver des solutions durables pour soi-même et pour la société, de retrouver ses repères, d'essayer de progresser avec persévérance et courage dans la certitude de réussir, de grandir. C'est ce que j'appelle avoir un esprit jeune, c'est ce que j'appelle être jeune.

Car être jeune, ce n’est pas un état physique, mais un état mental. On n’est plus jeune, dynamique et plein d’espoir et de joie de vivre avec une forte sensation de liberté lorsqu’on l’est dans sa tête plus que dans son corps.

La Jeunesse, l'Espace et le Temps. JET

Etre jeune, c'est avoir la foi, c'est croire malgré les rumeurs contradictoires qu'on a du temps devant soi pour se faire, se refaire, pour faire les choses nouvelles, dénouer les nœuds mal fait, ne fût-ce qu'une heure, une seconde, une tierce. C'est avoir le courage, la force de commencer ou de recommencer quelque chose avec l'espoir de s'accomplir, de réussir, non pas dans le but d'y arriver de façon absolue, puisque dans l'absolu, nul n'arrivera jamais sur terre, mais d'évoluer au jour le jour, de progresser au fil des épreuves, de grandir et d'acquérir la sagesse et la connaissance de soi-même, des autres, des choses et des êtres.

Le jeune, c'est donc celui qui arrive à apprivoiser le temps qui se trouve devant lui et qui l'organise à son gré ou mieux au gré du destin dans le respect des autres pour se réaliser dans un progrès continuel jusqu'au dernier jour de sa vie. Ainsi il doit d'abord se choisir un espace précis et y évoluer librement en ayant en tête qu'il n'est pas seul sur la terre et que nul ne peut se réaliser tout seul.

Qu'on le veuille ou pas, chaque individu a eu un père, une mère et des parents, frères, sœurs, tantes, oncles, cousins et cousines. Chaque individu s'est rendu compte au moins qu'il est entouré des gens, hommes, femmes, qui ne demandent qu'à lui rendre service, qu'à cheminer avec lui, le comprendre, l'aimer et l'aider. Il suffit de rencontrer la bonne personne, de frapper à la bonne porte pour avoir des réponses à ses questions, des renseignements dont il a besoin.

Jeunesse, Prison et Liberté. JPL.

La société humaine est donc cet espace dont le jeune a vitalement besoin pour naitre, grandir, vivre, évoluer et se réaliser. Or pour vivre dans tout espace avec toutes les individualités qui jonchent la terre, sachant que chaque être, chaque individu naît libre, pour sauvegarder la liberté de chacun et ne pas empiéter sur celle des autres, la société a institué des lois qu’il faut scrupuleusement observer.

Ce sont lois qui régissent la vie et l'existence dans l’espace social que nous partageons avec les autres. Le jeune doit donc être surtout celui qui a dans l'esprit le respect des lois et des institutions dans le but de sauvegarder sa liberté. C'est dans sa liberté qu'il aura celle d'agir, de travailler et de bouger afin de s’accomplir. Et c'est en ayant la liberté de faire, de travailler, d’étudier, d'agir et de bouger que le jeune peut se donner les moyens de réussir, peut trouver les voies et moyens pour se sortir de la misère.

Les jeunes qui sont en prison, sont encore jeunes peut-être physiquement, mais mentalement, ils ne le sont plus: puisqu'ils se sont écarté eux-mêmes de la société, cet espace social dont ils ont besoin vitalement pour se projeter dans l'avenir. Ils se sont de ce fait privés eux-mêmes de leur liberté par la non observance des lois, des règles qui la régissent.

Mais plus, en ne respectant pas les lois, d’une façon ou d’une autre, ils ont empiété sur la liberté des autres, les individualités qui font partie de la société.

Si la prison donne des nerfs d'acier, les jeunes n'ont vraiment pas besoin des nerfs d'acier pour progresser, mais de la liberté qui donne à l'individu plusieurs possibilités, notamment celle de se former, d'apprendre, de rencontrer des hommes, des femmes, de tisser des relations dont la jeunesse a justement besoin pour progresser. La liberté donne des ailes. Voilà ce dont tout jeune a vraiment besoin pour s'élever de lui-même après sa sortie du cocon familial, s'élever plus haut, encore plus haut comme l'aigle en gardant les pieds sur terre. C’est ainsi que dans sa réussite ; le jeune deviendra un modèle pour les autres.

Tous les hommes que nous voyons faire la une des journaux à cause de leur réussite, ont été jeunes. Ils le sont encore mentalement. Ils ont su profiter de leur liberté pour se réaliser, se construire….

Le jeune, c'est celui qui, même à la dernière minute de son existence, se demande encore ce qu'il a à faire dans ce petit espace temps qui lui reste pour se réaliser. C'est un éternel inaccompli qui ne se satisfait pas de ses acquis, mais qui cherche à faire mieux, toujours mieux et plus afin que la terre des hommes soit une terre de partage, de joie et de paix où il fait bon vivre.

Etes-vous vraiment jeune? Prouvez-le. Changez votre esprit. Restez libre, sauvegarder votre liberté en respectant les lois et mettez-vous en action. Soyez zen et gardez la banane. Etre jeune, c'est avoir et vivre la zen attitude. Un jeune averti en vaut toute une nation.

Justin Jules S.

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[1] Titre d'une chanson du jeune Corneille très appréciée par les jeunes. Cette chanson est pour moi l'aveu d'une personne qui est accablée par le désespoir, le dégoût de l'existence pour avoir perdu tous les siens. C'est la dénégation de l'existence et l'avenir. On comprend bien cette chanson quand on considère la vie même du chanteur, connaisant l'epreuve tragique qu'a vécu ce jeune chanteur au Rwanda, douleur que je partage intimément.

Mais n'en faisons pas un modèle. Corneille a vécu cette epreuve, mais sans oublier le passé, il a repris suffisamant de force pour continuer à vivre, à se chercher pour réussir sa vie. La preuve. Nous le connaissons tous par son travail et son talent. Et c'est un grand bosseurà ce qu'il paraît.

Quelqu'un qui adopte cette pensée, n'a plus d'espoir. Il s'enterre tout seul. Je peux dire sans ambages que tel esprit n'est pas un esprit jeune.

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